J’ai hésité à faire cet article jusqu’à la dernière minute, tant je me suis laissé submerger par les différents débats entourant ce jeu depuis sa sortie. Entre les adorateurs inconditionnels le considérant comme la perle artistique du 21ème siècle et le plaçant au-delà de toute critique, et les homophobes/sexistes noyant le jeu sous les critiques négatives pour la simple présence d’une protagoniste LGBTQ+, je ne savais plus où donner de la tête. Après quelques jours de réflexion, j’en suis venu à la conclusion que la critique objective n’existe tout simplement pas. Je vais me contenter de préciser que mes problèmes liés à The Last Of Us Part II n’ont rien à voir avec l’orientation sexuelle ou le sexe des personnages, et donner mon opinion honnête sur une expérience des plus déroutantes. Il n’y aura pas de spoilers majeurs dans cet article, vous pouvez lire sans crainte. Je ne parlerai que de la structure de l’histoire, et non de son contenu.

Une histoire satisfaisante, mais qui prend trop de temps à se justifier.
The Last Of Us Part II se déroule 5 années après les événements du premier opus. Ellie vit désormais avec Joel dans la ville de Jackson où Tommy, le frère de ce dernier, a établi une communauté soudée. Tout semble se passer relativement bien. Ellie vit une vie d’adolescente, avec ses tracas, ses disputes, ses amours naissants. Seulement; un événement tragique va la mener sur le chemin de la vengeance. En poursuivant la mystérieuse Abby, dont l’histoire est également dévoilée, Ellie va s’enfoncer dans une spirale de plus en plus traumatisante. À quel prix ?
Le plus gros point de discorde concernant The Last Of Us Part II n’est pas son gameplay, sur lequel je passerai rapidement, mais bel et bien son histoire, dont la direction a dérangé beaucoup de monde, moi y compris. Ce n’est pas un spoil, étant donné que l’information est partout sur Internet, mais le joueur joue en tant qu’Abby pendant plus d’un tiers du jeu. Après avoir attaché le joueur à la relation entre Ellie et Joel, The Last Of Us Part II prend l’énorme risque de tenter de nous attacher à un nouveau protagoniste, une nouvelle communauté, et de les intégrer dans un tout certes nouveau et évolutif mais cohérent et se basant sur ce qu’à construit l’histoire du premier jeu.

La grande majorité du jeu se déroule à Seattle. Le joueur vit cette période selon deux perspectives: d’abord Ellie, puis Abby. Une fois arrivé à la fin du jeu, je me suis rendu compte que mon ressenti a été le même pour ces deux parties pourtant très différentes. J’ai eu beaucoup de mal à m’impliquer au départ dans la narration principale, puis cela s’est amélioré au fil des chapitres, pour finir de façon très satisfaisante.
En effet, le jeu prend son temps pour lancer son histoire et donner un véritable intérêt à la présence de certains personnages. Alors que l’on commence à se demander quand l’histoire va avancer, ce qui était une force de la première partie sauve The Last Of Us Part II. Trois heures passées à chercher un bidon d’essence sont compensées par la découverte d’un conflit faisant rage dans Seattle. Ouvrir 178 milliards de tiroirs à la recherche de munitions est compensé par la découverte de notes et lettres laissées par des survivants ayant soit péri ou changé d’endroit. Ces moments de silence relatif, en dehors des combats contre les infectés, donnent à The Last Of Us Part II un charme qu’il peine à avoir dans d’autres moments. Certes, la violence est au coeur de l’histoire autant que du gameplay, mais ce sont ces moments intimistes et touchant qui ont fait le succès du premier opus.

Outre le fait que l’histoire prend son temps pour établir les intentions de la majorité des personnages, un autre gros problème que j’ai eu est que le dernier acte s’étend de façon étonnamment longue. Alors oui, j’ai trouvé la conclusion osée et satisfaisante, mais j’ai également eu l’impression pendant les 5 dernières heures de jeu que la scène suivante allait être la fin. Je pourrais également mentionner quelques soucis que j’ai eu avec la structure de la narration, qui fait beaucoup d’aller-retours dans le temps.
En bref, malgré des problèmes de structure, de longueur, et un dernier acte hésitant, The Last Of Us Part II offre deux histoires intimement liées aux événements du premier opus, et explorant les notions de vengeance et de traumatisme de façon intéressante. The Last Of Us est le jeu dont la fin m’a le plus marqué. Je n’ai pas la même attache émotionnelle avec cet opus. C’est un jeu déroutant et dont l’extrême violence peine parfois à se justifier, mais qui parvient également à offrir des moments extrêmement marquants et émouvants. Toute suite se doit d’évoluer pour ne pas proposer la même chose. Il y a une tentative claire de proposer quelque chose de différent, avec des choix audacieux. Certains de ces choix n’ont selon moi pas fonctionné, résultant en une légère déception.
NOTE HISTOIRE : 6/10
Gameplay : la même chose, en plus beau
Le gameplay est dans l’ensemble très similaire à la partie 1. C’est l’avancée technique qui vient apporter un nouvel élément de verticalité, à la fois à l’exploration et au combat toujours aussi nerveux. De plus, les niveaux sont désormais absolument gigantesques. Il y a même une zone semi-ouverte où diverses possibilités d’exploration nous sont offertes. Cela donne une nouvelle dimension à l’aventure, qui s’éloigne de la structure en « couloirs infinis » des niveaux de son prédécesseur.
Ellie peut désormais sauter et se balancer à une corde qu’elle peut placer elle-même. Elle peut également ramper pour se cacher ou atteindre de nouveaux endroits. Ces nouveaux apports sont certes intéressants, mais le problème est que le joueur a expérimenté tout ce que ce jeu de 30 heures a à proposer en termes de gameplay dans les deux premières heures. C’était déjà le cas pour The Last Of Us. Mes critiques restent les mêmes. Je trouve l’assignation de base des boutons toujours aussi peu pratique, de même que le système permettant de changer d’armes et de confectionner des objets.

Sinon, l’ensemble est réussi. The Last Of Us Part II parvient à gérer la tension d’une main de maitre avec des combats où la furtivité est toujours plus importante. Les très nombreuses options d’accessibilité sont également un excellent point, car les combats peuvent vite devenir corsés si l’on ne fait pas attention.
En bref, The Last Of Us Part II offre davantage de la même chose pour son combat et son exploration, mais cet ensemble est sublimé par les prouesses techniques et visuelles constantes.
NOTE GAMEPLAY : 8/10
VERDICT
NOTE HISTOIRE : 6/10
NOTE GAMEPLAY : 8/10
Même si j’aurais préféré que les cordes bougent de manière un peu moins fluide et que l’herbe soit un peu moins brillante au profit de la santé des développeurs, je ne peux qu’ajouter un bonus à The Last Of Us Part II pour ses graphismes somptueux, sa musique magistrale et ses environnements pleins de vie. Malgré tous les autres défauts latents, Naughty Dog offre ici une nouvelle prouesse technique et un aperçu de la PS5 avec des temps de chargements presque inexistants en jeu.
BONUS TECHNIQUE : +0.5

NOTE FINALE : 7,5/10