Bonjour ! Bienvenue dans un nouvel avis. Après avoir fini Zelda Breath Of The Wild en janvier, je me suis dit que je n’allais pas remettre énormément d’heures dans un jeu avant longtemps. Puis, je suis retombé sur la bande-annonce annonçant l’arrivée de Joker, protagoniste de Persona 5, dans Super Smash Bros Ultimate.
J’ai tout de suite accroché au style artistique et à la musique de la bande-annonce. Ma curiosité en demandant davantage, j’ai regardé les notes sur Metacritic : 93/100, avec 97 critiques. Je sais qu’il ne faut pas prendre les critiques au pied de la lettre, mais un tel consensus est extrêmement rare. J’ai continué ma recherche avec des bande-annonces et vidéos de gameplay, et commencé à écouter l’excellente bande-originale du jeu. Toutes ces vidéos n’ont fait que m’intriguer encore plus, car je peinais à comprendre le concept du jeu. Et pourtant, je n’avais qu’une envie, c’était d’y jouer. Résolu, j’ai fait une petite recherche sur le PS Store, et l’édition Ultime du jeu était à -70%. Il y a eu un alignement des planètes à la fin du mois de Janvier, et je l’ai compris : il était temps que je joue à Persona 5. J’ai mis en pause tous mes autres jeux et me suis lancé. 1 mois et 93h de jeu plus tard, je décerne à Persona 5 la note la plus haute de l’histoire du blog. Cet avis risque d’être long.
Quelques explications sur l’histoire (sans spoilers)
Il est nécessaire selon moi de raconter le début de l’histoire pour comprendre le concept du jeu. Dans Persona 5, vous incarnez un jeune lycéen arrivant tout juste à Tokyo pour commencer les cours dans un nouveau lycée. Après vous être fait faussement accusé d’agression par un homme politique influent, alors que vous l’avez simplement fait tomber en tentant de l’empêcher d’agresser sexuellement une femme, vous voilà en liberté conditionnelle et avec un casier judiciaire qui vous vaudra toutes sortes de préjugés dans votre nouveau lycée. Si vous vous tenez à carreau pendant un an, votre liberté conditionnelle prendra fin. Par contre, au moindre écart, c’est la maison de correction.
Dès votre arrivée à Tokyo, vous remarquez la présence d’une application mystérieuse sur votre téléphone, et êtes en proie à une hallucination, dans laquelle vous apercevez une silhouette étrange. Vous décidez de ne pas en tenir compte et de désinstaller l’application. Ensuite, le matin de votre premier jour de lycée, alors que vous êtes en route, vous faites la connaissance de Ryuji, élève de l’Académie de Shujin, où vous allez étudier. Vous faites le reste de la route ensemble, mais une fois arrivé à ce que vous pensez être l’école, vous vous retrouvez devant un immense château. Vous décidez d’explorer et vous rendez compte que le château est peuplé de créatures étranges. Rapidement repérés et submergés, vous êtes pris au piège par les soldats du château et le Roi, qui n’est autre que l’un des professeurs de l’Académie de Shujin. Face à la mort, vous allez éveiller un pouvoir qui va vous permettre de prendre la fuite.
C’est alors que vous remarquez que l’une des créatures enfermées dans les cellules du château est différente. Son nom est Morgana et elle prétend pouvoir vous aider à sortir du château si vous la libérez. Une fois sortie de la cellule, elle vous explique que Ryuji et vous avez été transporté dans le Metaverse, où les désirs corrompus des gens prennent forme. Lorsqu’une personne a des désirs suffisamment corrompus, et que ces désirs sont associés à un lieu, cela se manifeste sous la forme d’un Palace. Ici, le professeur en question considère l’école comme un château dont il est le roi. Morgana explique ensuite que le pouvoir que vous venez d’éveiller est votre Persona, une représentation de votre désir de rébellion face à la corruption des désirs du monde. Cette Persona est dotée de pouvoirs vous permettant de faire face aux différents ennemis protégeant le Palace et son dirigeant.
Cela fait déjà un certain nombre d’informations à ingurgiter, j’en ai conscience, mais la dernière information est cruciale. La personne n’a pas conscience de l’existence de son Palace, ni de ce qui s’y passe. Il est donc possible d’y agir comme bon nous semble, et notamment d’en dérober le Trésor, qui est la source de la corruption des désirs de la personne. En volant le Trésor, la personne aura un « changement de cœur », et confessera ses crimes potentiels. Quelques jours plus tard, après mure réflexion, et en raison d’un concours de circonstances jouant en votre défaveur, vous vous trouvez dans l’obligation de procéder à un « changement de cœur », à l’aide d’une équipe de personnes ayant également éveillé leur Persona, qui sera rapidement connue sous le nom de « Phantom Thieves ».
Commence alors une double vie, où vous devrez vous comporter en étudiant honnête, tout en entretenant vos relations pour assurer votre force en tant qu’équipe dans le Metaverse. Vous devrez gérer votre temps, à chaque période de chaque jour, pour vous entraîner, explorer le Palace, gagner de l’argent pour acheter le matériel nécessaire à l’exploration d’un Palace, tout en vous assurant d’obtenir les meilleures notes possibles à vos examens. Bienvenue dans Persona 5.
AVIS
Histoire
Ici, je me contenterai de l’histoire en tant que telle, en dehors de tout lien avec le gameplay, que j’évoquerai dans la section suivante.
Sur ce plan, j’ai été impressionné. L’histoire est cohérente, malgré son caractère inévitablement surréaliste. Tout est expliqué et justifié, de telle manière que l’on se prend au jeu. Les concepts qui paraissent exagérés, ou simplement bizarres, se transforment en automatisme au bout de quelques heures de jeu.
Ensuite, le concept même du jeu permet d’aborder des thèmes lourds d’une façon fascinante. Explorer les méandres d’un cœur corrompu depuis la perspective de lycéens permet d’aborder des thèmes tels que le suicide, le harcèlement moral, physique et sexuel, la corruption ou encore l’exploitation au travail.
Persona 5 fait également une critique de certains aspects de la société japonaise. Dans une interview pou 4Gamer, Katsura Hashino (directeur créatif de Persona 5) a expliqué qu’initialement, le jeu devait être une aventure autour du monde, où le protagoniste partait à la découverte de lui-même. Seulement, les événements tragiques ayant grandement fragilisé le Japon en 2011 (Fukushima) ont changé la donne. Le studio a été affecté, mais la société a également évolué, et c’est ce que le jeu a voulu montrer. Les protestations se sont faites plus importantes. Un manque de sécurité, des lois controversées limitant la liberté de la presse, un ras-le-bol face au manque d’action du gouvernement suite aux catastrophes, le fait que les scandales politiques à répétition n’ont pas le temps de produire des effets sur le grand public car les médias changent constamment de sujet, voilà autant de thèmes issus de la société japonaise, qui transparaissent directement dans Persona 5.
Sans spoiler, j’ai trouvé la conclusion surprenante, de par son ambition (préparez-vous, c’est long et très difficile), et par le caractère pessimiste de son message, bien que je sois totalement d’accord avec ce dernier. J’ai également apprécié le fait que le jeu prenne le temps de contre-balancer un message final amer avec une conclusion pleine de douceur. Je n’en dirai pas plus. Sur le plan de l’histoire, j’ai été constamment surpris, les personnages sont pour la plupart très attachants et plutôt bien construits. C’est vraiment très bon.
Gameplay
Vie quotidienne
Le gameplay de Persona 5 est très varié. Je vais d’abord évoquer les phases de « vie quotidienne ». Vous êtes à Tokyo pour un an, et allez vivre chaque jour, avec différentes activités à chaque période de la journée. Vous n’aurez pas le contrôle sur toutes les périodes, car à certains moments vous serez en cours, et vous aurez même parfois à répondre à des questions. Je conseille de prendre une soluce pour ces questions, principalement car tout est en anglais, et que les questions ne sont pas des plus simples. Aussi, c’est un moyen d’augmenter votre statistique « Savoir » au maximum sans trop de difficultés.
Il y aura un grand nombre de jours où vous aurez le contrôle et les possibilités sont immenses. Il s’agira alors de bien gérer votre temps, pour réussir les Palaces dans les meilleures conditions. Vous aurez besoin d’argent, pour acheter des armes et des médicaments. Vous pourrez en gagner dans les Palaces, mais aussi en prenant des jobs à temp partiel dans les divers magasins disponibles. Un système de voyage rapide vous permet d’aller dans les principaux endroits de Tokyo en quelques secondes. Vous pouvez également vous y rendre à pied, grâce aux différentes gares servant de hubs.
Durant ces phases de vie quotidienne, vous devrez également augmenter différentes statistiques : savoir, gentillesse, charme, cran, et efficacité. Il y a différents moyens d’y parvenir. Certaines activités disponibles permettent d’augmenter les statistiques de façon plus rapide. De la lecture d’un livre, au travail dans un bar, ou encore à une prise de risque en mangeant un burger géant dans un restaurant, il y a un grand nombre d’activités à tester. Cependant, la meilleure manière est d’entretenir vos relations avec vos « confidants ».
Qu’il s’agisse de vos coéquipiers de Palaces, ou de personnes présentes dans les divers endroits explorables, vous devrez entretenir un certain nombre de relations, amicales ou amoureuses, qui vous permettront d’augmenter vos statistiques, mais aussi de débloquer des capacités, et des aides qui rendront votre exploration plus simple. Atteignez le rang 10 avec l’un de vos coéquipiers de Palace, et sa Persona gagnera en puissance.
Seulement, il y a un hic, qui est mon seul véritable reproche envers le jeu. Pour atteindre le rang 10 avec un coéquipier féminin, vous devez OBLIGATOIREMENT entrer dans une relation amoureuse. Le système de romance n’est donc pas bien pensé, mais quand on voit l’historique d’Atlus, avec des jeux comme Catherine, tournant l’infidélité sous un ton humoristique, j’imagine que Persona 5 en a subi l’héritage. Heureusement, il n’y a aucune obligation d’infidélité. et bien que seuls les personnages féminins offrent des possibilités de romance, le jeu m’a surpris par certains aspects progressistes. La possibilité d’être gay n’est pas rejetée. Elle est certes vue par le biais de certains personnages masculins plongés dans des situations gênantes, mais elle est reconnue et non critiquée. De plus, un des moments où l’on assiste à un cours au lycée mentionne la possibilité de s’identifier à un autre genre, et j’ai été agréablement surpris. Donc, tout n’est pas parfait, loin de là, mais Persona 5 est un pas dans la bonne direction, surtout pour un jeu sorti en 2013. Avec l’évolution des mœurs, j’ai hâte de voir ce que le prochain opus réserve à ce niveau.
Palaces et combats
Sur ce plan, c’est presque parfait. Tenez bien, mais ce que je vais vous dire est la description la plus rapide et efficace que je puisse faire du gameplay combat de Persona 5 : Pokémon. Chaque Persona a un type, avec des affinités, donc des forces et des faiblesses. Chaque Persona a des attaques, permettant d’infliger des dégats, de soigner, ou d’augmenter temporairement certaines stats. Le combat se fait au tour par tour. Vous avez la possibilité de contrôler chaque membre de votre équipe de 4, ce que je conseille pour les stratégies, ou bien de les laisser agir indépendamment.
Pour explorer les Palaces, vous devrez vous y prendre en plusieurs fois, d’où l’intérêt de gérer votre temps. Chaque Palace est divisé en différentes sections, et il y a des « safe room » vous permettant de sauvegarder et de faire une pause, lorsque vos coéquipiers et vous êtes à court d’énergie. Faites attention cependant, si vous mourrez, c’est retour à la safe room précédente, donc inutile de prendre trop de risques, surtout si les safe room sont éloignées. J’ai personnellement trouvé l’exploration des palaces assez plaisante, avec des ennemis variés, et un style différent à chaque fois. Je reprocherait simplement un système de furtivité très approximatif, malgré la bonne idée d’un niveau de sécurité augmentant si vous vous faites voir.
CONCLUSION
Malgré un système de romance à revoir complètement, Persona 5 est l’un des meilleurs jeux auquel il m’ait été donné de jouer. Il y a un concept dingue, une histoire solide, une direction artistique excellente, une bande-son incroyable, une interface fluide et magnifique, une durée de vie colossale (93 heures pour ma partie, et je suis dans la moyenne basse, comptez 100 à 120 heures), le tout avec un gameplay varié. Si vous avez une PS4, je ne peux que le recommander.
97%